Une comédie de Jean ANOUILH
Mise en scène de Jean Philippe DAGUERRE
Avec Annie CHAPLIN et Charlotte MATZNEFF, Flore VANNIER-MOREAU, Jacques AUXENEL, Grégoire BOURBIER, Jean Philippe DAGUERRE, Johann DIONNET, Antoine GUIRAUD, Pierre BENOIST, Yves ROUX.
Lumiéres de Jean Claude VIEU ; Décor de Christophe CHETOUT et Costumes de Corinne ROSSI
Dans "La Belle Vie", Anouilh situe l'action juste après la Première Guerre Mondiale dans un pays qui ressemble à l'Allemagne par les noms qu'on y retrouve, mais une Allemagne dans laquelle se serait déroulée la Révolution russe de 1917.
Alors "La Belle vie" dans tout ça? Quelques lignes pour vous en donner une idée.
Les révolutionnaires (nous les appellerons"les Rouges") viennent de prendre le pouvoir.
Les prisons (la pièce commence dans l'une d'entre elles) sont pleines d'aristocrates et de bourgeois, hommes, femmes, vieillards. Ils attendent leur éxécution. Quant aux "enfants de moins de quinze ans, après un temps de rééducation", ils seront placés en usine. Bref, pour les adultes, c'est "l'élimination pure et simple" qui est programmée. Seulement il y a l'éducation du peuple. Et il ne faut pas que le peuple oublie. (...) Le gouvernement provisoire a donc décidé que, dans chaque ville importante, une famille bourgeoise serait épargnée, qu'elle continuerait à vivre à sa façon et que le peuple serait admis, pendant ses loisirs, à venir la regarder vivre pour ne pas oublier.
Voilà ce que le "Camarade Commissaire" vient d'annoncer à la famille Von Valençay qui va se retrouver au "musée du Peuple" et servir à l'édification des masses laborieuses. Nous allons donc vivre dans l'ancien hôtel particulier des Waldshutz, avec ces Aristos surveillés par leur ancien domestique, Albert, qui est devenu le "Camarade Sous-commissaire Adjoint". Et nous assisterons au défilé du Comité Révolutionnaire, avec commissaire-ouvrier, commissaire-intellectuel, camarade Président ..., puis à celui du Peuple ... donc du spectateur...